Histoire de la capoeira

De grands noms

Née vers 1600, on sait peu de choses sur elle si ce n’est qu’elle fut une matriarche du Quilombo dos Palmares (dans l’État du Pernambouc).

Elle fut une des premières femmes à s’y installer et à y vivre avant que Ganga Zumba puis Zumbi n’exercent le pouvoir. Selon certaines sources, elle était à la tête du Quilombo et aurait cédé sa place à Ganga Zumba lorsqu’elle vit arriver ce jeune homme alors qu’elle-même était déjà très âgée.

Une chose est sûre, elle y jouait un rôle de conseillère pour les problèmes de la vie quotidienne mais aussi pour les questions politico-militaires. Elle était la mère de tous.

L’un des mocambos du quilombo porte son nom.

Nous avons écrit ce poème pour lui rendre hommage.

Acotirene, não vai embora !

Acotirene, não vai embora
Acotirene, não vai pra mata

Da sua vida, se sabe quase nada
Mas seu nome ficou na Memória
Mulher forte, inteligente e acolhedora
Do Mucambo foi a matriarca

Acolhia todos sem fazer pergunta
Disponível, ajudava e aconselhava
Foi uma chefe de quem se gostava
No Quilombo (dos Palmares) era referência

Ficou no comando até velha
Até chegar um tal de Ganga Zumba
Para esse homem jovem, cedeu a liderança
E para não deixá-lo na sua sombra
Foi embora pra mata

Não sei por que os detalhes da sua vida
Não passaram para a história
Mas do seu nome até hoje se lembra
E isso prova que foi uma mulher extraordinária

Aonde você for hoje, tenho certeza
Que ainda tem esse cuidado com quem te procura
Modelo, inspiradora, guia até agora
Para a mulher que está na luta

Sem saber como você se parecia
Hoje demos ao seu rosto uma forma imaginária
Acotirene, por isso, te peço licença
Acotirene, por favor, continua sendo a nossa guia

São Bento (Saint-Benoît) est connu comme conjurant les problèmes corporels et protégeant des agressions physiques.
Il est vénéré et considéré comme le protecteur des capoeiristes.

Mais qui était Saint-Benoît ?
Il est né en Italie, dans la ville de Nursie en 480. Très jeune, il est envoyé à Rome afin d’y étudier la rhétorique et la philosophie. Rapidement déçu par la vie mondaine et superficielle qu’il y découvre, il décide de s’isoler dans une grotte durant trois ans et d’étudier la bible et le christianisme, sur les conseils d’un vieux moine. Au terme de cette expérience, il se joint à d’autres moines et en devient le chef. Mais ses règles étaient si sévères qu’ils finirent par vouloir s’en débarrasser en l’empoisonnant. Alors qu’ils lui tendent une coupe de vin, il la bénit, et à ce même instant, elle se brise, un serpent tombe au sol et s’enfuit. Il décède le 11 juillet 547, à l’âge de 67 ans.

Dans tout le Brésil, il est courant d’invoquer la protection de Saint-Benoît lorsqu’on aperçoit un animal venimeux.

La croix de Saint-Benoît
Elle est rapidement reconnue par l’Église comme étant sacramentale et permet la libération et l’exorcisme.

Elle est à utiliser contre les démons et sert de talisman, de protection contre les maladies, les poisons, les tentations diverses et variées, les dangers et les démons.

La médaille de Saint-Benoît
La médaille a été reconnue bien plus tardivement par l’Élise. D’un côté elle représente Saint-Benoît, de l’autre sa croix. Cette médaille protégerait contre les morsures d’animaux venimeux.

Le rapport avec la capoeira
Comme souvent dans la capoeira, les explications sont multiples et se complètent.

Le synchrétisme
Les esclaves ne pouvaient pas pratiquer leurs religions. En arrivant sur le sol brésilien, ils étaient obligés de se convertir au catholicisme. Ils commencèrent naturellement à pratiquer le synchrétisme, c’est-à-dire qu’ils associèrent leurs orixas avec des saints catholiques afin de pouvoir les vénérer plus… discrètement.

Saint-Benoît étant un saint qui protégeait contre le mal, la trahison, les mauvais esprits, il fut synchrétisé avec Omolu qui commande la santé et les maladies et, à ce titre, est le gardien de la vie. Beaucoup d’esclaves vénéraient donc « Saint-Benoît ».

Dans le rituel de la capoeira, le capoeiriste sollicite une protection avant de rentrer dans la roda.

Le capoeiriste mal intentionné est souvent qualifié de serpent (voir les nombreuses chansons y faisant référence), d’où l’invocation de Saint-Benoît.

L’ordre de Saint-Benoît
L’ordre de Saint-Benoît est arrivé au Brésil en 1584 et des monastères ont été créés à Salvador, Rio de Janeiro et Recife. Cet ordre encourageait la création d’unités familiales entre les esclaves. Ce qui a entraîné une forte augmentation du taux de natalité. De plus, cet ordre leur permettait d’apprendre un métier : charpentier, marin, travail de la pierre, cuisinier, barbier. Les esclaves parvinrent à respecter les règles imposées par l’ordre tout en maintenant leurs croyances et leur culture. Ils pratiquaient également du sport. Le nombre de capoeiristes provenant de ces ordres était considérable dans ces villes. Ils s’en sortaient mieux que la plupart des autres esclaves. Ils faisaient partie des « maltas » et on les admirait beaucoup, on les copiait. La référence à Saint-Benoît est ainsi devenue une marque de prestige. De nombreuses chansons ont été écrites pour leur rendre hommage. (A cobra me morde, Senhor São Bento, etc.)

Mestre Bimba
Mestre Bimba en créant les rythmes de São Bento Pequeno et São Bento Grande savait bien ce qu’il faisait.

Les articles publiés par le professeur Muniz Sodré abordent la face cachée de la personnalité de Mestre Bimba ainsi que sa place dans les mystères du Candomblé. Mestre Bimba était Ogã (c’est-à-dire qu’il aidait aux offices, notamment en jouant du tambour) de l’un des courants les plus nébuleux et les plus méconnus de la religion des orishas : le candomblé du caboclo.

Mestre Bimba a sans nul doute contribué à ancrer encore plus profondément le lien entre São Bento et la capoeira.